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NEWSLETTER n°1  
Verdir son activité, oui mais comment ?

1. Zoom sur LA REVOLUTION DES DECHETS
2. Déchets Avant/Après : témoignages de la SEMAG et BOSTON SERVICES
3. Coup de sang de Didier Amphoux, président de l'UPE13 Pays d'Aix.
4. Point de vue : L'ARNAQUE DES COMITES RSE ?
5. Ma politique RSE : entretien avec la SMC

1. ZOOM sur...LA REVOLUTION DES DECHETS

Le 1er janvier 2020, la collecte des déchets par les services publics s’est arrêtée dans les zones industrielles… impactant toutes les entreprises qui y sont installées.
Nous sommes la dernière région de France à passer à une gestion privée. Au pied du mur, le changement se fait pourtant... qui révèle de belles surprises !
 
En poussant les entreprises à gérer leurs déchets, ces dernières les optimisent. C’est d’ailleurs l'objectif régional, dont les centres d’enfouissement sont saturés. Où allaient finir nos poubelles à ce rythme ? Or la preuve a été apportée par les autres régions : les déchets d’entreprises ont baissé.
 
Pour la première fois peut-être, chaque entreprise a scruté le fond de sa poubelle pour comprendre sa production de déchets. Pas très sexy ? Peut-être, mais rudement efficace !
Un seul mot d’ordre : moins il y a de déchets, moins cela coûte et plus la part de déchets recyclables est grande, moins cela coûte.
 
L’effet positif est immédiat, entre fierté des salariés d’apprendre le bon geste de tri, le sentiment d’agir pour l'environnement et le retour du collectif qui s’interroge “le couvercle du bocal est-il recyclable ou pas ?”
 
Cerise sur le gâteau, les déchets triés créent une nouvelle économie circulaire, des filières de recyclage, des emplois de proximité...

Ci-après deux témoignages d'entreprises qui ont optimisé leurs déchets.

2. DECHETS AVANT/APRES, LES ENTREPRISES TEMOIGNENT
 
Comment avez-vous géré l'arrêt de la collecte ?
Témoignage n°1, La SEMAG par Rémi Lingueglia

Rémi Lingueglia, chargé des opérations                                    

AVANT
« Nous avons 20 startups et 2 industriels sur le pôle Yvon Morandat à Gardanne, soit environ 200 salariés. Nous avions une solution basique, avec de gros containers, sans tri sélectif. A vrai dire, ce n’était pas très bien organisé, et certains souhaitaient améliorer cette partie. »

APRES
« Nous avons coordonné la solution pour ne pas laisser chaque entreprise seule face à ses choix. Nous avons lancé une consultation pour négocier des tarifs et des règles communes au sein d’un accord cadre. SUEZ et ORTEC ont répondu, mais c’est le groupe Nicollin qui a été retenu. Aujourd'hui, chacun a signé son contrat et gère le tri avec un bac jaune et un bac gris, ce qui a permis de baisser la fréquence de collecte. »
 
CONCLUSION
 « Le fait que chacun gère ses propres déchets a créé une prise conscience du volume et de l’impact environnemental. Ça coûte - au global - environ 200€/mois et ça répond à une attente des salariés. Chaque structure a identifié un référent déchet qui est notre interlocuteur. C’est tellement positif que l’on veut continuer avec la gestion de nos restes alimentaires !
Le seul point noir qui est remonté par les entreprises concerne la TEOM (Taxe sur les Ordures Ménagères). Pourquoi faudrait-il payer une taxe d’enlèvement des déchets alors qu’il n’y a plus de service associé ?»

Témoignage n°2, Boston Services par François Sibaud

François Sibaud, co-gérant                                                
                                    
AVANT
 Nous avons anticipé l’arrêt des collectes dès le mois de juillet 2019. Nous avons choisi Lemon Tri pour mettre en place le tri des matières recyclables et baisser nos DIB (déchets banals). Nous avons séparé le papier/carton, les bouteilles en plastique et les canettes en aluminium. Pour la collecte, nous avons opté pour un enlèvement tous les 2 mois, en stockant dans notre hangar, ce qui permet de réduire les coûts de collecte.”

APRES
Nous continuons à chercher des solutions pour éviter complètement les déchets non recyclés. Aujourd'hui il nous reste seulement 2 sacs poubelle gris de 50L par semaine, c’est motivant pour toute l’équipe.”
 
CONCLUSION
En tant que professionnels de la propreté, notre rôle est de nous impliquer dans le tri sélectif. Nos salariés vident de plus en plus dans des bacs de tri, et moins dans des poubelles mélangées, c’est plus agréable pour eux aussi. Nous avons même créé une offre conjointe, toujours en partenariat avec Lemon Tri, pour aider nos clients à mixer entretien et réduction des déchets en une seule fois. C’est rentré dans notre modèle économique.”

3. LE COUP DE SANG
Didier Amphoux, Président de l'UPE13 Pays d'Aix
"NON à la double peine !
Si on n'a pas de service de collecte des déchets, il est hors de question de nous taxer.

Aujourd'hui, il n'y a pas de vision régionale des déchets, on sait que les centres de traitement sont à saturation, le représentant de l'ADEME nous l'a confirmé. On sait aussi qu'il faut diviser nos déchets par deux. Très bien, nous sommes prêts.

Faites-nous participer, on a des propositions !
Il ne faut pas oublier que l'entrepreneur est un acteur majeur de la transition."

4. POINT DE VUE
L'arnaque des comités RSE ?
- Salut Pierre, on a créé un comité RSE pour travailler sur les achats responsables, c’est chouette, non ? 
  
Sur le papier, cela semble attractif… mais la réalité est toute autre.

Créer un comité RSE est un piège dans lequel tombent souvent les entreprises qui veulent s’impliquer dans le Développement Durable sans modifier leurs rituels managériaux, comme on ajouterait une nouvelle fonctionnalité à une application.
Ce comité, cloisonné dans sa thématique avec des experts RSE et quelques responsables motivés à toutes les chances de produire des actions limitées, qui seront comme une jolie bagnole repeinte, lustrée... mais qui garde son vieux moteur polluant ! Ce n’est pas une vision à long terme.
 
Une entreprise qui adopte réellement une approche RSE s’engage dans un changement de paradigme. Cela signifie repenser les achats en amont, mais aussi les process, l’organisation du travail, les transports, l’énergie, la sous-traitance, les déchets. C’est une démarche systémique, qui regarde tous les services comme faisant partie d’un ensemble global.
 
Prenons l’exemple (d’actualité !) des déchets pour illustrer l'idée.
En comité RSE, on va chercher à trier d’avantage, à former le personnel, à recycler. C’est très bien, c’est la base. Mais comment aller plus loin sans interroger le cœur de l’activité productrice de déchets ?
Est-ce que sur la ligne de production, un matériau plus durable peut en remplacer un autre sans altérer la qualité ? Sans une compréhension des enjeux environnementaux par la Direction Opérationnelle, impossible d’aller plus loin. Idem pour la logistique, les achats, l’immobilier, etc.

Pour optimiser la gestion des déchets il faut remettre en question tout ce qui peut l’être. Et en général, c’est en Comité de Direction que se font ces choix transverses, en présence des décideurs. C’est donc là que ça se joue. C’est là que la réflexion RSE porte tout son sens. En tenant compte des impacts environnementaux et sociétaux dès la phase de décision, en les intégrant tôt, on modifie en profondeur la teneur des décisions.
 
C’est pourquoi je dis « STOP aux Comités RSE, ce n’est pas la bonne méthode. »
 
A la place, incluons un garant RSE aux Comités de Direction, qui jouera le rôle de poil à gratter, ou plus poliment de lanceur d’alerte : demander quelle sera la fin de vie du produit, interroger sur la provenance des matières, calculer les émissions de gaz à effet de serre et suggérer une alternative locale. Car c’est seulement en questionnant nos modes opératoires existants en profondeur, en bonne intelligence et dans un esprit de constructif, que l’entreprise évoluera vers le modèle du futur.

Des entreprises responsables et fières de l’être, qui attirent les collaborateurs de talent, possèdent une image positive et fidélisent leurs clients. Vraiment chouette, non ?
 
Catherine Hebert.

5. UNE POLITIQUE RSE SOUS LES FEUX DES PROJECTEURS
Entretien avec la SMC, Société Marseillaise de Crédit
Yves Lepetit, Directeur Logistique et Organisation                                              

Question 1 : Quelle est votre organisation pour gérer la RSE ?
- Nous échangeons avec le Directoire et nous recevons des informations de la maison mère, la Société Générale. Ensuite, je suis en charge de la déclinaison opérationnelle. Nous avons défini l’environnement comme notre priorité.
 
Question 2 : Quelles sont vos actions concrètes et mesurables ?
- Nous nous approvisionnons à 100% en énergie verte. Nous disposons de 5 véhicules électriques, avec 5 bornes de recharge. Nous avons réduit de 38t notre consommation de papier. Nous avons évité 11.000 bouteilles en plastique depuis l’installation de fontaines à eau et nous avons économisé 23.000 gobelets depuis le remplacement par des gourdes.
Nous avons organisé une journée de solidarité en 2019, que nous relançons en 2020. Enfin, nous collectons les bio-déchets de la cantine pour faire du compost. J’en oublie peut-être…
Nous avons de nouveaux projets pour l’avenir, comme le développement du covoiturage ou la création d’un jardin d’entreprise
En parallèle, nous voulons accompagner nos clients - qui sont des entrepreneurs - dans leur politique RSE pour soutenir l'économie locale durable.
 
Question 3 : Comment réagissent les collaborateurs ?
- Nous sommes attentifs à ne rien imposer. Notre démarche s’inscrit dans le dialogue. C’est un vrai enjeu RH, car les jeunes diplômés nous le demandent
 
Question 4 : Combien coûte votre engagement RSE ?
- C’est compliqué à dire. Il y a un coût d’investissement, c’est certain, mais ça rapporte ensuite en économies de charges, en bonnes pratiques, c’est un cercle vertueux. C’est dilué chaque mois dans différents postes. Ce qui est sûr, c’est que ça apporte des bénéfices à plusieurs niveaux
 
Question 5 : Qu’en pensent vos clients ?
- La neutralité carbone est un enjeu citoyen qui touche toutes les entreprises. Dans la région, 50% des entreprises déclarent mener des actions pour préserver l’environnement mais seulement 26% de façon structurée et cohérente. Nous voulons les accompagner dans ce changement. Nous travaillons sur des offres dédiées, packagées pour les entrepreneurs locaux. Nous allons aussi faire évoluer nos indicateurs d’évaluation pour ajouter des critères extra-financiers, tout aussi importants

MERCI à.…
Je tiens à remercier tous les participants à cette newsletter qui ont bien voulu m'accorder du temps pour partager leurs bonnes pratiques RSE.

Des questions, des réactions ? Vous pouvez me contacter à chebert@provencedurable.com

Vous souhaitez developper votre politique RSE ? Verdir votre activité ? Nous espérons que cette newsletter vous a apporté des idées...

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A bientôt !

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